La bombe américaine de 250
kg a été évacuée sans accroc le matin du 1er Août
2012. L’engin gît désormais par 500 mètres de fond. Les
mesures de confinement ont pu être levées bien plus tôt que prévu
Il est 7 h 30 passées ce mercredi matin. Le quartier de Saint-Elme (La Seyne) est plongé dans une douce torpeur estivale, quand soudain un véhicule surmonté d'un haut-parleur claironne un message à tue-tête : « Opération terminée. La mesure de confinement est levée ».
Des visages apparaissent aux fenêtres. Incrédules. Certains tirent le rideau et partent se recoucher.
Hier matin, la plupart des résidants de Saint-Elme et de Pin-Rolland (Saint-Mandrier) se sont à peine rendu compte de l'opération qui se déroulait à côté de chez eux.
Le dispositif en place à 5 h 30
Dès 5 heures en effet, une forte concentration d'uniformes s'était formée du côté de la plage.
Policiers municipaux et nationaux, réservistes de la sécurité civile, sapeurs pompiers et agents municipaux avaient pris position, afin de sécuriser le périmètre. Au total, une soixantaine d'hommes répartis sur les deux quartiers concernés.
Au port de Saint-Elme, dans le même temps, les plongeurs démineurs de la Marine nationale faisaient leur entrée. Leur mission : évacuer la bombe de 250 kg (dont 100 de TNT), retrouvée par un plongeur ce week-end, à 20 mètres de la côte et par 6 mètres de fond. Après un échange avec les autorités, le maître Michael effectue un petit briefing. L'ordre de mission est simple : récupérer la bombe et la larguer à 500 m de fond.
À 6 heures précises, les plongeurs démineurs prennent le large.
Sans tarder. « Le plus vite ils partent, le plus vite le dispositif
peut être levé », commente François Barrety, le commandant des sapeurs-pompiers
seynois, chargé de coordonner les opérations. Au « PC » installé
non loin de la plage, le reste de la mission sera suivi par radio
et téléphone. Préfecture et Ville s'assurent que personne ne circule
dans le périmètre de confinement. À part quelques joggers matinaux,
aucun incident n'émaillera la matinée. Dix minutes après avoir appareillé,
les plongeurs donnent des nouvelles par radio : « l'élingage commence
». Le commandant Barrety se charge de décrypter : « Cette opération
consiste à envelopper et à harnacher l'engin afin de le rendre transportable
». Démineurs et bombe mettent cap au Sud. Nouveau message à 6 h
46, « la bombe est à dix mètres de fond ».
Satisfaction à terre
: à cette profondeur une explosion ne menace plus le rivage. Le
risque est levé, la mesure de confinement peut prendre fin. La bombe
« océanisée » En mer, la mission n'est pas terminée pour autant.
Il reste aux plongeurs militaires à « océaniser » la bombe. En clair
: la déposer à une profondeur importante. « Au large de la presqu'île,
il y a un canyon où les profondeurs dépassent 500 m », explique
Gilles Vincent, le maire de Saint-Mandrier. Mais l'endroit précis
du largage restera « top secret », discrétion militaire oblige.
À 7 h 40 tout est terminé. Les plongeurs démineurs reviennent à
quai. Le temps d'un rapide débriefing auprès des autorités. Et il
leur faut déjà partir. Pour eux, cette opération périlleuse est
presque banale. Ils regagnent Toulon d'où ils interviennent sur
tout le bassin méditerranéen.
Il est 8 h 30, le soleil pointe. Sur la plage, des touristes commencent
à arriver. À peine étonnés par le grand nombre d'uniformes présents.
Pour eux, c'est une journée normale qui débute.
R édaction - var
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